Onze mille cent quatre-vingt sept jours, Frac Champagne-Ardenne, Reims

Onze mille cent quatre-vingt sept jours, Frac Champagne-Ardenne, Reims, 2013

L’histoire politique récente de l’Italie est le matériau premier utilisé par Francesco Arena. À travers ses sculptures et ses installations, il mesure et se mesure en effet à l’Histoire, tout en portant un regard très personnel sur l’héritage de certains courants artistiques tels que le Minimalisme ou l’Arte Povera. Prenant pour point de départ des évènements politiques, sociaux, culturels ou religieux passés, il développe une œuvre qui, conjuguant des aspects aussi contradictoires que l’objectivité et la subjectivité, la dimension historique et individuelle, peut tout à la fois être perçue comme une représentation personnelle de moments historiques fondateurs ou un portrait de l’artiste en tant que produit de l’histoire.

Le projet pensé par Francesco Arena pour le FRAC Champagne-Ardenne, et intitulé Onze mille cent quatre-vingt sept jours, est le résultat d’un long processus de réflexion dans lequel les interventions sur la forme et la matière ne représentent que l’étape finale d’un engagement sur des thèmes liés au contexte de présentation de l’exposition. L’artiste s’est ainsi penché sur l’histoire de la ville de Reims, s’intéressant à la période de l’entre-deux guerres et de reconstruction de la Cathédrale, très largement financée par de riches mécènes américains sollicités par John D. Rockefeller Jr., et plus spécifiquement à la deuxième guerre mondiale et à la période de guerre froide qui s’ensuivit. Ainsi, les œuvres créées reflètent d’une part une période de paix qui constitue un hiatus entre deux guerres, un moment de reconstruction et d’invention et, d’autre part, un moment de reddition et de réconciliation, d’annihilation et de définition de nouvelles frontières auxquels l’artiste se mesure physiquement au travers des limites imposées par son propre corps.